Lorsque j’organise la fête du 20 mai en 2011, je suis sidéré par l’amateurisme dont fait part la majorité des membres de la CCG. Beaucoup ne lisent pas leurs mails. Ceux qui prennent le temps de les lire réagissent des mois plus tard. Lorsque je les appelle, ils ne prennent pas le téléphone et pire, ils ne réagissent pas aux appels manqués. Beaucoup m’ont lâché sans me prévenir qu’ils ne pourraient pas accomplir leur tâche. Certains effectuaient leurs tâches avec désinvolture et un manque de sérieux lamentable et d’autres, qui avaient pourtant décidé de s’engager, ne trouvaient jamais le temps pour accomplir leurs tâches. Las de ce désordre et de cet amateurisme, j’ai crée « Mbake ».

 

-          A David, ore Mbake o bol o won bolo ?

-          Iiii, nembaa. Mde na Mbake

 

En effet, j’ai tout de suite compris que la CCG continuera de creuser sa tombe si ses membres ne respectent pas les valeurs « Mbake ». Mais c’est quoi « Mbake » ? « Mbake » est un mot bakaka dans la région du Moungo. Lorsque ma grand-mère me disait : « David, ore Mbake o bol o won bolo ? » (David, tu es sûr que tu accompliras ta tâche). Avant de lui répondre, je devais me rassurer qu’elle pouvait compter sur ma fiabilité. Si je lui disais : « Iii, nembaa. Mde na Mbake » (oui, grand-mère. J’en suis sûr). Elle pouvait compter sur moi et je ne la décevais jamais.

J’ai donc transporté et surtout adapté ce concept de « fiabilité » à la CCG. Je donnais une note à chaque membre selon 6 critères bien précis :

-          Le membre lit ses mails

-          Il réagit vite (maximum 7 jours après) aux mails et appels manqués

-          Il ne lâche pas les gens

-          Il est disponible pour l'organisation des événements CCG

-          Il exécute sa tâche avec le plus de professionnalisme possible

-          Il est ponctuel

 

Après chaque événement, je présentais les notes. Si par exemple, un membre n’a pas vite réagit à ses mails, il reçoit la note 5,0 selon le système de notation allemand. Dans le cas contraire, il reçoit 1,0. Au départ, certains membres le prenaient comme une attaque envers leur personne surtout que les raisons pour lesquelles un membre n’a pas pu respecter les valeurs « Mbake » n’intéressent pas du tout. Je ne me suis pas découragé. Dans cette tempête de critiques, j’ai poursuivi ma démarche avec l’unique et seule conviction que la CCG ne pouvait plus continuer dans l’amateurisme.

Au final, les membres constataient eux-mêmes que leurs notes – et donc leur comportement –  s’amélioraient. « Mbake » était devenu une source de motivation pour les membres CCG. Nous sommes quittés d’un amateurisme pitoyable à un certain professionnalisme exemplaire. Aujourd’hui, « Mbake » n’est plus seulement un concept. C’est l’état d’esprit, l’attitude, le trait de caractère de la CCG. Oui, aujourd’hui, nous parlons de « valeurs Mbake ».

Le concept « Mbake » a été apprécié et adopté par certaines associations camerounaises en Allemagne pour ma plus grande satisfaction. À ces associations, je dis toujours : « ne copiez pas juste. Adaptez ‘Mbake’ selon les problèmes que vous rencontrez dans votre milieu. Ce n’est que de cette façon que ‘Mbake’ vous sera utile ».

 

David Ngolle

Président CCG a.D.